Niki de Saint Phalle: entre performance, art corporel, sculpture et peinture

Le Mudec Milano présente l’exposition personnelle consacrée à l’une des artistes les plus importantes du XXe siècle: Niki de Saint Phalle, “femme et artiste” (comme elle aimait se définir). Elle était peintre, sculptrice, cinéaste expérimentale et performeuse, échappant à une seule définition.

Niki de Saint Phalle (Neuilly-sur-Seine, 1930 – La Jolla, 2002) est l’une des artistes qui a le plus défié les stéréotypes de genre à travers son art, exprimant son identité à travers la féminité, la sensualité et l’amour de la vie en tant que création.

Ses œuvres monumentales, y compris des parcs et des sculptures publiques, sont entrelacées de réflexions plus personnelles et parfois poignantes. D’une part, elle est perçue comme une célébrité indépendante, fière de son art; d’autre part, sa fragilité physique et les nombreuses inégalités sociales et discriminations dont elle a été témoin tout au long de sa vie font ressortir son humanité et sa sensibilité envers les personnes les plus vulnérables.

Cette exposition apporte 110 œuvres à Milan, parmi lesquels une douzaine d’œuvres de grande envergure, ainsi qu’une installée dans la cour extérieure du Musée, ainsi qu’une sélection de robes de la Maison Dior rappelant son passé de mannequin dans les belles photos la représentant, tout en racontant au public une vision personnelle très “pop” de l’art, perçue comme un chemin vers la recherche éclectique, la transformation et l’affirmation de la beauté et de la féminité.

Organisée par un critique d’art Lucie Pesapane, qui a installé plusieurs expositions et rétrospectives sur Niki de Saint Phalle partout dans le monde, cette exposition raconte la vie artistique de Niki en huit sections, des débuts à ses dernières œuvres. Ce rythme diachronique mais fortement anthologique retrace sa vie personnelle à travers le monde coloré, polymorphe, rond et maternel de ses Nanas (et plus), révélant une vie personnelle beaucoup moins colorée et maternelle.

Au cours de sa propre vie, cette artiste a souvent dû détruire pour traiter le deuil, puis elle a dû reconstruire, briser le moule à travers ses œuvres non conventionnelles, envoyer des messages à travers ses provocations intenses, et ainsi laisser une marque durable sur le monde de l’art.

Grande amoureuse du patrimoine artistique italien, Niki de Saint Phalle crée un parc de sculptures à Capalbio, son chef-d’œuvre de sculpture publique monumentale: le Jardin des Tarots.

Dans la même période, son mari Jean Tinguely est exposé avec une grande exposition au Hangar Bicoque. Milan est liée à ces deux artistes depuis les années soixante, lorsqu’elle a accueilli la première exposition des Nouveaux Réalistes, où les deux artistes ont été invités et où Niki s’est démarquée comme la seule artiste parmi des noms tels que Yves Klein, César Baldaccini, Daniel Spoerri, Jacques Villeglé, Christophe, Gérard Deschamps, Edoardo Puglisi, Mimmo Rotella, Arman.

“L’histoire d’amour avec Jean Tinguely était intense, passionnée, explosive. L’un était le Yin et l’autre le Yang, Vénus et Vulcain; ils étaient le Bonny et le Clide de l’art”, décrit Lucia Pesapane, commissaire des deux expositions. “La dualité et la complémentarité entre les deux s’expriment à travers la juxtaposition de matériaux différents, de couleurs opposées, de formes asymétriques qui parviennent pourtant à créer une polyphonie surprenante.”

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