1 décembre 2022

Rosacenere: un voyage à travers l’art époustouflant de Pietro Sedda

Auteur: Elodie Aucun commentaire

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Pietro Sedda, tatoueur de renommée internationale, aussi connu sur la scène du tatouage que dans le monde de la mode, de l’art et du design d’intérieur, a lancé un nouveau projet d’édition: Rosacenere, réunissant en plus de 200 pages, illustrations, tatouages et photographies dans un voyage visuel qui raconte les histoires de tous ceux qui ont confié leur peau à ses mains habiles.

photo de Rosacenere, tatouage de Pietro Sedda

De l’inspiration créative à la matérialité physique exprimée à travers le tatouage. De la peau à son épilogue en passant par diverses formes de beauté. Nous l’avons rencontré dans son atelier, le Blueroom, dans sa base milanaise, juste de retour de Cabras, en Sardaigne, son lieu de naissance bien-aimé, où il a son autre atelier, avec un cabinet de curiosités à explorer avec lui.

Pietro, commençons par le titre: pourquoi Rosacenere?
Rosacenere est un chemin circulaire qui serpente vers l’infini entre la peau (rosa, rose) et son épilogue naturel, la cendre (cenere). La peau, dans ce livre, est la manifestation d’un corps libéré de tout jugement et révélé avec fierté.

La cendre, notre essence sacrée, transforme l’expérience du corps en un rite. La cendre est ce que nous sommes au sens le plus sacré et le plus original de nous-mêmes.

À travers les pages du livre, nous embarquons pour un voyage à travers différents mondes accompagnés de votre créativité. Que rencontrerons-nous en chemin?
Nous rencontrons la beauté, sous diverses formes. La beauté des créatures marines qui nagent dans l’espace des baleines faisant un numéro d’équilibre, des méduses sombres avec un regard humain, et d’autres animaux, montrés dans leurs habitats ou contextes surréalistes, la beauté des êtres fantastiques, métamorphes, figures de la tradition chrétienne et divinités mythologiques. Ainsi que des visions cosmologiques et des motifs imprégnés de symbolisme.

Et les visages…
Oui, avec d’énormes yeux visionnaires: des sources faciales d’où bouillonne l’eau, des phares faciaux qui émettent de la lumière, des visages épanouis, déformés ou liquéfiés comme dans les peintures de Dalì.

Avec vos pièces, vous avez inclus des photos que vous avez prises lors de vos voyages. Pourquoi est-ce?
Je veux que Rosacenere serve également de mémoire photographique des pays de beauté ensoleillés que j’ai visités. Et aussi du pouvoir de l’ignorance pour créer l’émerveillement, un voyage physique sur des routes grouillant de visages inconnus, d’odeurs étranges, de couleurs et de motifs de tissus anciens rares, de pays où le temps est relatif et où la lumière capte la beauté naturelle. Personnes, rues, visages, lumières, architecture, chaises…

Le tout portant le souvenir de l’homme dans son quotidien, inutile et minable, anonyme et aliénant, pour moi un passionnant mémoire rendu possible par la photographie. Pour moi, ce sont toutes des sources potentielles d’inspiration et mon invitation au voyage, à la découverte de nouveaux mondes qui sont essentiellement le fondement de ce livre et plus encore de mon travail.