Je prends l’un des journaux d’aujourd’hui, l’un des principaux journaux italiens, et qu’est – ce que je vois en première page sinon une histoire sur une tatoueuse essayant d’entrer dans le Livre Guinness des Records – et de faire de la publicité pour sa boutique-en tatouant pendant 63 heures non-stop avec une pause de cinq minutes toutes les quatre heures.
On ne peut qu’imaginer la qualité du travail qu’elle a fait pour les clients qui se sont prêtés à cette entreprise… Mais cela, évidemment, n’était une priorité ni pour l’artiste ni pour ceux qui se faisaient tatouer.

Il existe de nombreuses histoires pour montrer comment, dans le monde entier, la relation entre un client et son tatoueur est devenue de plus en plus superficielle: des clients qui annulent des rendez-vous comme s’ils faisaient un brushing chez le coiffeur, ou interviennent dans l’exécution d’un tatouage avec des suggestions sur le design et la technique comme s’ils étaient des experts en art de la peau, sans parler de la demande de prix qui glorifie celui qui “offre le plus”. Et puis il y a ces tatoueurs qui de plus en plus, selon leurs propres mots, considèrent leurs clients comme une “toile” plutôt comme un individu qui portera un tatouage pour le reste de sa vie.

C’est l’évolution et la conséquence d’une sous-culture clandestine devenue une culture médiatique, et le manque de cette éducation qui était autrefois transmise par l’apprentissage. Cela ne servait pas seulement à apprendre à un artiste en herbe à dessiner, à utiliser une machine à tatouer et des couleurs, mais aussi à les aider à comprendre leur relation avec le client, ce qu’ils pouvaient autoriser et ce qu’ils devaient refuser, et comment, avec toute l’autorité et le respect dus, chacun avait sa place.
C’est pourquoi quand je lis ce genre de choses, je secoue la tête avec une résignation fatiguée. Parce que si je pense à ce que c’était que de se faire tatouer par quelqu’un comme Horiyoshi III ou Filip leu, combien de temps il fallait attendre même la première séance pour faire les contours, et le frisson de voir une pièce se dérouler sur votre peau d’un dessin embryonnaire à la pièce finie.

Ensuite, la seule chose sensée à faire lorsque vous tombez sur une nouvelle comme celle-ci est de secouer la tête et d’espérer que les clients ont demandé des tatouages si banals et basiques qu’ils n’auront pas un impact trop important sur leur personnalité. Tout ce dont ils se souviendront de ce tatouage, c’est qu’ils étaient le énième client d’un tatoueur qui n’a pas fondu après 63 heures à tenir la machine à tatouer. Quel grand honneur, quelle expérience mémorable.
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Le Sens et la sensibilité post. Le nouvel éditorial de Miki Vialetto est apparu en premier sur Tatouage-femme.fr.